Questions et réponses : Storm construit le premier parc éolien non subventionné de Belgique sur le terrain d'ArcelorMittal à Gand.

QUESTIONS ET RÉPONSES

Le nouveau parc éolien de Storm sera construit sur le site d'ArcelorMittal, et ce, sans aucun subside. L'énergie éolienne en Flandre pourra-t-elle se passer de subventions ? Non. De nombreuses conditions doivent être remplies avant qu'un parc éolien puisse être exploité sans certificats verts. Pour l'instant, seules les éoliennes les plus grandes peuvent être construites sans subventions, et uniquement aux endroits où il y a beaucoup de vent. En outre, il faut qu’un client extrêmement solvable soit prêt à acheter l'électricité à un prix fixe pendant vingt ans. Dans le cas présent, ce client est ArcelorMittal.

Les éoliennes que Storm va construire pour ArcelorMittal sont les plus grandes de Belgique, avec un diamètre de rotor de 162 mètres, une hauteur en bout de pale de 230 mètres et un générateur de 6 MW par machine.

Comment ArcelorMittal en bénéficie-t-il ? ArcelorMittal achète toute l'électricité produite par le nouveau parc éolien de Storm pendant vingt ans à un prix fixe. Ce prix est inférieur au prix de gros de l'électricité grise aujourd’hui (61,83 €/MWh sur le marché à terme à la clôture du marché le 8 juin 2021). ArcelorMittal s'est donc assuré un approvisionnement en électricité bon marché à long terme. Une électricité qui, de plus, provient entièrement d'une source renouvelable.

L'énergie éolienne est-elle vraiment devenue la forme de production d'électricité la moins chère ? Oui. Avec ou sans subventions, un MWh d'électricité produit par une nouvelle éolienne coûte moins cher qu'un MWh d'électricité produit, par exemple, par une nouvelle centrale au gaz, au charbon, à la biomasse ou nucléaire. C'est ce qui ressort de plusieurs études récentes, dont celles de [l'Agence internationale de l'énergie](Storm construit les plus grandes éoliennes de Belgique sur le site d'ArcelorMittal situé dans le port de Gand. Le chantier a été inauguré ce matin par la ministre flamande Zuhal Demir. Durant vingt ans, ArcelorMittal achètera à un prix fixe toute l'électricité produite par les éoliennes. Le parc éolien ne fait pas appel au système des certificats verts, et devient ainsi le premier parc éolien non subventionné de Belgique. Nous vous proposons de répondre ici aux questions les plus importantes relatives au projet.) (AIE) et de Lazard.

Si l'énergie éolienne est si bon marché, ce prix se reflétera-t-il sur ma facture d'électricité ? Absolument. Toute autre nouvelle centrale électrique qui serait construite en Belgique - avec de l'électricité grise ou verte - aura un coût plus élevé par MWh produit qu'une nouvelle grande éolienne, et nécessitera donc davantage de subventions. Le parc de production d'électricité en Belgique étant très vétuste, de nombreuses nouvelles unités de production s’avèrent nécessaires à court terme - et aucune nouvelle installation n'est moins chère pour le consommateur que les grandes éoliennes.

Comment se fait-il que l'énergie éolienne soit devenue si bon marché ? Plusieurs évolutions technologiques expliquent la diminution rapide du prix de revient de l'énergie éolienne. Le changement le plus important à trait à la taille des éoliennes.

La quantité d'énergie qu'une éolienne capte à partir du vent augmente proportionnellement avec la surface du rotor (en d’autres termes, la longueur des pales). Le prix de revient total n'augmente pas de manière proportionnelle : une pale plus longue coûte un peu plus cher qu'une pale plus courte, et le mât doit également être un peu plus haut, mais sur le coût d'investissement total d'une éolienne, la différence est limitée.

De manière générale, une éolienne plus grande produit (beaucoup) plus d'électricité et à un tarif (beaucoup) plus avantageux. La différence est énorme : en règle générale, on peut considérer qu'une grande éolienne (avec un rotor de 162 mètres et une hauteur de 230 mètres) produit deux à trois fois plus d'électricité qu'une petite éolienne (avec un rotor de 100 mètres et une hauteur de 150 mètres), et ce à un coût nettement inférieur.

Cela ne signifie pas pour autant que les petites éoliennes (d’une hauteur de 150 mètres ou moins) ne sont pas utiles : celles-ci produisent également une énergie renouvelable bon marché, et nous avons réellement besoin de toutes les ressources à notre disposition pour atteindre les objectifs climatiques.

Si le prix de revient de l'énergie éolienne baisse si rapidement, peut-on s’attendre à des baisses supplémentaires ? Les éoliennes sont déjà moins chères aujourd'hui que toute nouvelle centrale électrique. La diminution rapide du prix de revient des éoliennes est principalement due aux dimensions plus importantes des rotors. Bien sûr, il y a une limite : dans une région comme la Flandre, il est difficile, voire impossible, d'installer des éoliennes terrestres équipées de rotors de 200 mètres ou plus. La probabilité que le prix de revient baisse encore est donc faible. C'est ce qui ressort également de diverses études : la baisse rapide du prix de revient de l'énergie éolienne s'est stabilisée au cours de l'année écoulée, et se situe presque à l'optimum économique.

L'énergie éolienne bénéficie-t-elle de nombreuses subventions en Flandre ? Le subventionnement de l'énergie éolienne en Flandre se fait grâce au système des certificats verts (« groene stroom certificaten »). Une nouvelle grande éolienne qui sera autorisée en Flandre en 2021 recevra toujours une aide à hauteur de 9,25 EUR/MWh par le biais de certificats verts (facteur de correction de 0,0995). Cela représente moins d'un cinquième du revenu que procure la vente d'électricité sur le marché, et dix fois moins que les 90 EUR/MWh qui étaient payés il y a encore huit ans.

À l’avenir, toutes les éoliennes pourront-elles se passer de subventions ? C'est possible. Toutefois, il reste à savoir si c'est également l'option la plus avantageuse pour le consommateur. Des études récentes menées aux Pays-Bas montrent que si l'énergie éolienne est si bon marché à l’heure actuelle, c'est en partie parce que les banques accordent des prêts à taux réduit pour la construction d'éoliennes, et ce notamment en raison du fait que les autorités garantissent le prix de l'électricité qu'une éolienne recevra pendant vingt ans - par le biais du mécanisme de soutien -, et que les coûts du déséquilibre sont également couverts de cette manière. La suppression de ce mécanisme pourrait entraîner une augmentation du coût de financement des éoliennes, ce qui augmenterait également le prix pour le consommateur. Il reste donc à voir quel scénario est le plus avantageux pour la société à long terme : avec ou sans subvention (limitée).

De combien d'éoliennes supplémentaires avons-nous réellement besoin dans notre pays ? Il existe plusieurs scénarios pour l'approvisionnement futur en électricité dans notre pays.

Presque tous ces scénarios aboutissent à la même conclusion : pour maintenir le prix de la facture d'électricité aussi bas que possible, et pour parvenir à une société neutre sur le plan climatique, la majorité de notre consommation d'énergie sera électrifiée d’ici 2050, et la majorité de l'électricité proviendra d'éoliennes et de panneaux solaires.

Une étude récente est celle d'EnergyVille. Dans son scénario central, elle conclut qu'au moins 7,8 GW d'énergie éolienne terrestre seront nécessaires en Belgique d'ici 2045. Cela représente plus du triple de la capacité actuelle (2,3 GW à la fin de 2020).

Avons-nous la place pour autant d'éoliennes supplémentaires ? Oui, cette capacité a été récemment étudiée dans le cadre du projet BREGILAB d'EnergyVille. Ledit projet a permis de définir l'espace disponible, de générer une répartition optimale des éoliennes sur le territoire, et de déterminer le potentiel des éoliennes terrestres en Belgique à 20 GigaWatt (GW). Cela représente presque neuf fois la capacité actuelle (2,3 GW à la fin de 2020).

Sera-t-il possible d’obtenir des autorisations pour autant d'éoliennes ? Je pensais que les riverains étaient toujours opposés à l'arrivée d'un parc éolien dans le voisinage ? Les réticences ne sont pas si importantes que cela. L’énergie éolienne en Flandre bénéficie d’un soutien important au sein de la population. Depuis 2014, l'Agence flamande de l'Énergie et du Climat, en collaboration avec la VREG (l'organisme officiel de régulation du marché du gaz et de l'électricité pour la Région flamande) fait réaliser une enquête annuelle relative à ce soutien.

La version la plus récente de cette enquête, qui date de 2020, conclut que 69% des Flamands sont favorables à l'énergie éolienne, 27% sont neutres à son sujet, et seulement 3% y sont opposés.

Cette attitude positive s'applique également aux éoliennes implantées dans leur propre commune : 57% y sont favorables, 35% adoptent une opinion neutre, et seulement 9% sont contre.